Stéphane Guillon viré de France Inter

Le caricaturiste Stéphane Guillon a finalement payé le prix de son insolence : Jean Luc Hees, le PDG de Radio France, a annoncé que Guillon ne tiendra plus sa chronique matinale à la rentrée. Il faut dire qu'en plus de ses chroniques au vitriol sur des personnalités haut placées politiques, Stéphane Guillon ne se gênait pas pour provoquer son patron sur les plateaux télé auxquels il était invité.

"Je ne m’appelle pas Raymond Domenech (…) j’ai un certain sens de l’honneur et je ne peux accepter que l’on me crache dessus en direct" a expliqué Jean Luc Hees, qui dément toute "pression politique" dans sa décision et fustige la "misère intellectuelle" des chroniques de Guillon.

Pensez-vous que c'est un recul dans la liberté d'expression, ou croyez-vous que la décision de Jean Luc Hees soit justifiée ?

Voici la dernière chronique de Stéphane Guillon... Et il n'y va pas de main morte :

Le peu que j'ai écouté de Stephane Guillon, il m'a plus souvent fait grincer des dents que sourire, certaines de ces paroles sont vraiment méchantes, et des fois j'ai eu l'impression qu'il n'avait pas d'autre but que d'etre mechant (l'exemple que j'ai en tete c'est un mini sketch sur le poids de Marianne James, et sur guy carlier)

Mais je trouve ca super louche qu'il soit viré, comme ca, car il me semble que sa chronique etait tres écouté. Donc oui, ca ressemble un peu a une atteinte de la liberté d'expression, voir de la censure...

"De toute façon la liberté d'expression aura toujours des limites lorsqu'elle dénonce des vérités gênantes. "
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Ce que j'espere, c'est qu'il continuera a denoncer comme il le fait maintenant, ici ou la, qu'importe.
Sa derniere chronique, il a va fort, certe, mais je trouve qu'il a eu raison.

"Je ne m’appelle pas Raymond Domenech (…) j’ai un certain sens de l’honneur "

La misère intellectuelle c'est surtout de foutre des coups de pieds dans un homme à terre que tout le monde se plait à lyncher pour pouvoir illustrer le "sens de l'honneur". La misère intellectuelle c'est virer quelqu'un par fierté et sans se remettre en question. La misère intellectuelle, c'est très d'actualité, tout le temps, partout, pas que dans les médias, et pour le coup, notre ami Jean Luc Hees vient d'en faire une jolie démonstration.

Quand à Guillon, sans adhérer complètement au bonhomme qui est drôle, disons, une fois sur deux, il ne pouvait pas rêver mieux. Je ne m'en fais pas pour la suite de sa carrière. S'il instrumentalise son renvoi pour se faire mousser comme il risque fortement de faire, je veux bien me confronter à lui, comme dans feu 20h10 Pétantes, pour lui mettre le nez dans ses contradictions.

Mais moi je trouve ça nul, parce qu'évidemment on peut trouver Guillon "méchant", mais c'est un humoriste caricaturiste alors forcément, il appuie bien fort sur les traits caractéristiques des personnalités.... A ce moment là on interdit les dessins caricaturaux dans les journaux quoi, c'est trop méchant aussi. Sauf que là c'est par des mots alors forcément c'est plus direct.

Moi ça me saoule qu'il ait été viré pour ça.

J'étais même pas au courant, mais maintenant que je le suis, je trouve ca nul. Effectivement, il insistait beaucoup et n'était pas toujours politiquement correct, mais puisqu'i l'ont engagé en tant qu'humoriste caricaturiste (merci Devotion pour ces mots , je ne vois pas à quoi ils s'attendaient...

Je suis assez scotchée par cette décision ! Parce que Guillon, ça fait quand meme un moment qu'il est sur france inter (d'abord au fou du roi, puis le matin...) et il n'a jamais été tendre, on le connait maintenant, il est comme ça ! Donc je trouve ça assez suspect que d'un coup, il se fasse virer.
Il en va de même pour Didier Porte, qui s'est vu recevoir la même "punition" pour avoir mis en scène De Villepin insultant Sarkozy, si ya pas de la pression politique là dessous tout de même...

En fait à l occasion de la fameuse chronique de Guillon sur Eric Besson, Jean Luc Hees avait présenté des excuses au ministre... Genre un bon gros bessage de froc. Ça avait fait péter les plombs de Guillon qui s était pas géné pour charrier assez violemment Hees, à savoir son patron, le mec qui le paie quoi, à la télé, chez Denisot et consort. Alors si je suis d accord avec Guillon sur toute la ligne, je dois dire que le fait qu il s étonne de son éviction me semble au mieux de la mauvaise foi, au pire de la grosse manipulation pour faire pleurer sur son sort. Quand tu critiques en public ton patron, en général tu te fais virer, que tu bosses chez Naf Naf ou chez France Inter.

Je pense pas qu'il soit surpris, apparemment il y a un an il a reçu un coup de téléphone le prévenant qu'il allait bientôt se faire virer. Et il a attendu un an que ça lui tombe dessus! (Il en a ptête profité aussi du coup.)

Le licenciement de Guillon et de Porte m'a fait penser à ce reportage, assez intéressant, et censuré en France.

Le reportage me semble un peu partial puisqu'il ne montre évidemment que le côté très noir.
Mais bon à côté de ça c'est vrai que ça illustre bien ou en sont les médias français aujourd'hui. Lorsque Audrey Pulvar dit qu'en gros en s'auto censurant elle fait peut-être mieux son travail euh... ?? wtf ?
Guillon et Porte ne sont pas des exceptions je crois et des coups pareils se reproduiront probablement...

Il est effectivement un poil à charge le reportage... La musique dramatique, le vocabulaire plein d'emphase, les témoignages percutants, la voix off appuyée...

Moi de ce que j'ai vu de l'intérieur, c'est surtout qu'on a peur du gouvernement par défaut, avec une politique de la crainte qu'est montée en neige sans grand chose à la base. C'est les médias qui font justement circuler le bruit de la censure, engendrant une grosse paranoia des médias à cause même de la bête qu'ils ont créé. Les politiques ont toujours tenté de controler leur communication, maintenant la presse est aujourd'hui beaucoup plus libre qu'avant de choisir ou pas de délivrer une info, pression ou pas.

D'après Pujadas, le politique qui pressionne le plus pour faire passer ce qu'il a envie de passer, c'est Jacques Lang... On est assez loin de Sarkozy.

J'pense que Jean Luc Hees a voulu se faire mousser auprès du gouvernement et garder dans sa poche Eric Besson en lui présentant ses excuses débiles. Mais rien ne l'y obligeait.