"Des millions d'heures sont volées aux gens"

Je viens de lire un article qui, je l'espère, va changer ma vie.

Je ne sais pas si comme moi vous pouvez passer des soirées entières à "geeker" sur votre téléphone, à regarder juste un truc machinalement dans votre téléphone et à vous retrouver à scroller pendant deux heures des trucs qui ne vous intéressent qu'à moitié, et de vous dire que putain, le temps est vraiment passé vite, que c'est déja l'heure du coucher et que vous auriez pu consacrer votre soirée à autre chose.
Moi, j'avais toujours mis ça sur le compte de ma paresse, je m'étais toujours dit que je me laissais aller à la facilité en passant mes soirées sur facebook, à voguer de liens en liens, en pensant apprendre quelque chose. C'était bien naïf de ma part que de ne pas voir que tout était fait en amont pour que je me laisse aller à cette paresse.

Je vous invite à lire l'interview donnée par Tristan Harris à Rue89, ancien "Philosophe produit" (non ça n'est pas une blague) de Google, qui explique, en résumé, comment internet vous vole des heures et des heures de vie à votre insu.

Non seulement on vous vole des heures de vie, en effet, mais en plus, on vous désapprend à vous ennuyer, et on vous conditionne à ne plus pouvoir vous passer de votre téléphone, cette technologie merveilleuse qui vous permet de ne plus jamais avoir un moment de répit.

http://rue89.nouvelobs.com/2016/06/04/tristan-harris-millions-dheures-sont-juste-volees-a-vie-gens-264251

Tristan Harris donne des conseils pour se détacher de son téléphone, notamment une nouvelle manière de ranger ses applis, de configurer ses notifications, d'utiliser son smartphone quoi ! Moi je l'ai fait tout de suite. Et vous : qu'en pensez vous ?

C'est vraiment une grosse coïncidence parce que je suis justement au travail et que je suis en pleine recherches pour une exposition sur l'internet, les réseaux sociaux, etc...

L'article est vraiment super intéressant, ça fait peur. Depuis que je fais des recherches sur le numériques, je prend vraiment conscience de notre dépendance, j'essaye donc de changer mon rapport aux technologies. Mais ça n'est pas évident. C'est toujours sidérant de voir comme on est manipulé de tout les côtés...

Je trouve l'article un peu déconstruit, j'ai eu du mal à prendre le temps de le lire vraiment. Je ne sais pas trop quoi en penser, je ne sais pas si je me sens vraiment concernée.

J'ai lu l'article ce matin quand tu l'as posté sur facebook. Tristan Harris a je crois les mots parfaitement justes pour décrire ce qui se passe quand on glisse sa main dans sa poche (toujours plus proche...) pour en sortir son smartphone et scroller une minute ou deux : on fait ça "en attendant mieux", parce que là l'esprit vagabonde, on n'est pas concentré sur le moment présent, le téléphone et "ce qui s'y passe" sont tout simplement en concurrence avec la réalité. N'étant pas machiavélique j'avais pas spécialement pensé à toute la stratégie derrière, et je n'aurais jamais imaginé qu'il y ait des formations, de la recherche et des emplois capitalisant sur notre déficit d'attention généralisé... !!

Ca fait un petit moment que je ressens ce poids des technologies dans ma vie, que j'essaye parfois de trouver des astuces pour m'en éloigner : quand je pars en balade le dimanche si j'oublie mon téléphone à la maison, je m'en réjouis, et quelque fois il m'est arrivé de le faire consciemment, en vacances il y a deux ans je suis partie au bord de la mer, dans la maison familiale parfaitement équipée et reliée au monde moderne SANS mon ordinateur portable (simplement afin de pas faire en vacances ce que je fais le reste de l'année).

Personnellement j'ai réalisé le caractère aggravant de mon addiction il y a 4 mois, en voyage. Pourtant en voyage à l'étranger j'ai jamais eu l'habitude d'être scotchée à mon téléphone : je cherchais du wifi pour donner des nouvelles, poster une photo de temps à autres, je consultais même pas tous mes mails et regardais pas nécessairement l'actualité, mais s'il n'y en avait pas, tant pis à mon prochain point de chute je ferais ce que j'avais à faire. J'étais pas, et ne suis toujours pas, du genre à pester quand le wifi marchait pas, qu'il n'y en avait pas alors qu'on serait au XXIème siècle etc.

Mais je suis partie dans un pays où, tout simplement, Internet est interdit dans les domiciles privés et très compliqué à trouver : Cuba. Deux choses se sont passées : d'une part j'ai du vivre sans, il n'y avait pas de code wifi à ma disposition dans les hôtels où je dormais, chez les gens chez qui je logeais, et je n'avais vraiment pas envie, ni besoin, de me fatiguer à aller dans un hôtel pour touristes juste pour consulter mes mails ou un feed instagram : en fait tout allait attendre. Pour retrouver des potes, on se laissait des petites notes dans les casa particular dans lesquels les uns ou les autres logeaient : j'avais sept ans et demi et j'étais de retour au CE2, c'était délicieux. D'autre part, j'ai expérimenté parmi les scènes les plus WTF de ma courte existence : tu vis donc sans ton téléphone, comme la plupart des gens, tu marches dans la rue, et bim d'un coup, l'armée de zombies, debout ou assise par terre dans le caniveau entre les déjections de poulet et de chien, le visage éclairé par la lueur bleutée du téléphone et le regard morne, fixé sur l'écran pour les 25 prochaines minutes - c'était le signe qu'on était à proximité d'un hôtel pour occidentaux laissant son wifi ouvert. C'était vraiment un spectacle désolant. C'est encore plus désolant quand juste une minorité le fait en fait (parce que sinon c'est notre spectacle quotidien dans les transports, mais puisque tout le monde le fait, cela surprend et choque moins).

Je suis partie là bas parce que mon copain donnait une conférence à la Havane et avait donc son ordinateur de travail avec lui, un jour coincé à Vinales (l'objectif était il faut le préciser de rien trop branler pendant ces vacances), ayant fait le tour de la ville cinquante fois, on s'ennuyait, on avait déjà lu 150 pages dans la journée (ah ça on bouquine comme jamais sans internet), on a fini par trouver la seule et unique distraction qu'il y avait sur cet ordi : Mildred Pierce, 5 épisodes d'une heure. LE GRAAL. Bon c'est sans doute génial à la base base, mais là c'était encore plus génial parce que tout d'un coup, on retrouvait un peu notre monde, le monde moderne de la technologie, et on s'est pris de PASSION pour la série, si bien qu'on en parlait à l'heure du dîner. Depuis combien de temps j'avais pas parlé pendant 20' d'un personnage de série ? Aucune idée. C'est comme les feeds, on finit par les avaler goulûment, sans trop réfléchir, sans trop regarder d'ailleurs. A la fin du séjour j'ai rencontré un prof d'histoire du Japon qui me disait ne pas avoir de téléphone portable du tout (on échangeait sur nos voyages respectifs), et toute à mon ivresse d'avoir autant lu, autant réfléchi, autant été présente, je me disais que c'était bien lui qui avait raison... Pour le moment je ne me sens pas capable, ou je n'en ai pas envie...

Bref tout ça pour dire que c'est improbable à quel point se déconnecter, ne pas être constamment en état d'alerte, de vigilance et de surveillance, fait du bien à l'attention et au psychisme. Et pourtant je ne me décrirais VRAIMENT pas comme quelqu'un ayant du mal à se concentrer, à aller au bout des choses : je suis parfaitement capable de travailler 8h d'affilée sans lever la tête, pour exercer le métier que je fais c'est d'ailleurs le mode de recrutement (grosso modo 7 épreuves de 7h de dissertation/explication de texte), mais voilà je dois me rendre à l'évidence, mon téléphone m'a fait contracter de très mauvaises habitudes et tous ces instants passés sur Internet, je pourrais tout aussi bien les utiliser même pas nécessairement à faire quoique ce soit de constructif, d'utile, mais au moins à imaginer, rêvasser, me perdre dans mes pensées. D'ailleurs j'ai arrêté de venir sur Glory Box l'année dernière déjà dans cet état d'esprit : être plus présente dans ma vie réelle, mieux gérer mon temps.

Du coup, dans le même ordre d'idées, et ça t'intéresse peut-être, il y a quelques semaines j'ai installé sur mon téléphone une application : Break Free, qui enregistre combien de tps je passe par jour sur mon écran. Les premiers jours j'ai joué le jeu, pour réaliser ce que ça donnait. Fiouuu... C'était pas beau. Depuis j'ai configuré quelques trucs : plus aucune notification pendant tout un week end ; plus de notifications entre 13h et 19h ; petit à petit je passe moins de temps sur mon téléphone, mais surtout, c'est le gain principal selon moi : j'y gagne une tranquillité d'esprit, une forme de sérénité, je suis tout simplement mieux.

Alors je me méprise d'avoir besoin de gadgets infantilisants (ou d'avoir à partir sur un autre continent - ça fait cher la déconnexion) pour réduire le temps que je passe sur les réseaux sociaux (moi mon truc c'est pas tant facebook que twitter ou instagram à vrai dire), de voir à la fin de la semaine les petites barres vertes s'accumuler parce que j'aurai "seulement" utilisé mon téléphone 1h dans la journée (ça paraît toujours énorme mais cela me semble vraiment vite fait, parole de scout), mais bon, la fin justifie les moyens.

Ok je vais télécharger Break Free TOUT DE SUITE.

Moi contrairement à toi j'ai, à la base, un gros problème de concentration, faut toujours qu'il y ait quelque chose qui me distrait à côté de moi quand je travaille (télé, radio, feed divers et variés). Autant je peux travailler avec la radio et la télé sans me déconcentrer, autant si je n'ai ni l'un ni l'autre j'ouvre FB ou Twitter au moins une fois par heure, et c'est déplorable.

Le pire c'est qu'au taf on sait qu'on le fait tous (les photographes j'entends) et c'est presque "normal" tu vois, c'est parce que ce qu'on fait c'est répétitif et c'est donc "normal" d'en avoir marre et de se déconcentrer en ouvrant des onglets sur internet. C'est dingue.

Mais cet article m'a fait un vrai électrochoc, et pourtant comme toi j'avais pas l'impression d'être la pire, je ne sors pas mon tel au restaurant ou en soirées (ok ceux là SONT les pires en fait). Mais je me suis sentie, comme le dit l'article, totalement manipulée, et il faut que ça s'arrête. Je ne sais effectivement plus m'ennuyer, je sors mon tel à chaque fois qu'il y a un blanc, je suis un vrai zombi c'est vraiment le mot, et c'est ridicule.

Article intéressant, mais j'aurais aimé qu'il développe plus la "stratégie" de la persuasion technologique.

Après je me sens pas vraiment concernée, je ne crois pas être accro à mon smartphone, j'ai presque aucune appli, sa fonction première chez moi c'est vraiment téléphone quoi, il est même toujours en silencieux parce que les sonneries m'insupporte.
En voyage, je déconnecte facilement aussi, si j'ai accès à du wifi, je m'en sers le soir pour donner des nouvelles à mes proches. Et si pas de wifi, juste un texto pour dire que je suis bien en vie.

Par contre, l'ordinateur c'est autre chose, là j'y passe beaucoup plus de temps. Mais je considère pas ça comme une perte de temps à proprement parler, je suis dessus quand j'ai rien d'autre à faire, même si je pourrais trouver d'autres occupations je le concède...

Article très intéressant mais... j'ai eu du mal à me concentrer pour le lire consciencieusement jusqu'au bout.
C'est juste le témoin de "ce que je suis devenue". 
Le cerveau s'adapte très vite et si la plupart des gens sont aujourd'hui accros aux nouvelles technologies et plus particulièrement aux téléphones portables, ça vient d'une part de la plasticité du cerveau et d'autre part de la manipulation qu'il y a derrière. 

Les réseaux sociaux comme leurs noms l'indiquent, impliquent la sphère "sociale". 
Par exemple, la création d'un système de "j'aime" sur Facebook provoque en nous une réaction positive. 
De là découle une activation dans le cerveau du système de la récompense, relié étroitement à celui de l'addiction. On comprend facilement l'origine du cercle vicieux qui est à mon sens néfaste. 

Je ne compte pas le nombre de fois où j'appuie sur mon téléphone portable dans la journée, où je regarde Facebook instinctivement etc. 
J'ai conscience qu'on nous manipule, et récemment j'ai d'entrer en cure de désintox. Haha. Non, je pense pour ma part passer finalement assez "peu" de temps sur mon portable puisque je n'ai pas mon portable ni pour ordinateur d'ailleurs, sur moi au boulot. Depuis quelques semaines, j'ai diminué l'ordinateur le soir. Je consacre une partie de ma soirée à lire. 
J'ai d'ailleurs longtemps eu du mal à me concentrer sur un livre, étant habituée à survoler les articles d'internet, errer de liens en liens pour finalement avoir passé 2h à ne rien faire ni rien apprendre. 

Bref, c'est un peu décousu mon discours et j'ai plein de choses à dire sur le sujet (et j'aimerais d'ailleurs vachement me documenter un peu plus sur ça !) mais j'ai un livre qui m'attend  (ah... un onglet m'annonce que j'ai une notification Facebook...)

J'ai aussi trouvé l'article un peu décousu et pas très agréable à lire, je suis moi aussi consciente que ma capacité d'attention a légèrement décliné depuis la généralisation d'internet mais quand même là, la forme n'aide pas x) Il explique pas vraiment grand-chose en plus au final !

Mais peut-être que c'est surtout parce que je ne me sens qu'à moitié concernée par le problème. Je n'ai plus facebook (et j'ai jamais rien utilisé d'autres, twitter ou instagram j'ai beau essayer ça ne m'intéresse pas), j'ai supprimé mon compte parce que j'ai remarqué que je ne trouvais jamais rien d'intéressant sur ce site, et j'ai jamais passé des heures à scroller mon fil d'actu parce que je m'en lassais très vite. J'ai jamais eu l'angoisse de manquer quelque chose non plus (quoi d'ailleurs, mystère), c'est bizarre.

J'ai pas du tout l'impression d'être accro en fait, parce que mon téléphone passe le plus clair de son temps posé dans un coin ou au fond du sac, il est jamais connecté à internet si je ne l'utilise pas et à part les sms j'ai jamais de notifications pour rien, mais je crois que je vais essayer break free quand même, peut-être que je ne me rends pas compte, sait-on jamais ...

C'est un article tres intéressant et je me reconnais tout à fait dans ce qui est dis!! Je me rend compte des fois que toute cette technologie nuit à ma productivité et à cause de ça j'ai tendance à procrastiner, ce qui est néfaste au quotidien!