Accueil de réfugiés en France : pour ou contre ?

Alors que la guerre fait rage dans de nombreux pays d'Afrique et du Moyen-Orient (Soudan, Érythrée, Lybie, etc...) et que des groupes extrémistes tels que DAESH prennent de plus en plus d'ampleur et agrandissent leur emprise territoriale en imposant la terreur depuis près de 5 ans en Iraq et en Syrie, jusqu'aux portes de la Turquie, l'Europe se trouve actuellement face à un afflux massif de réfugiés fuyant leurs pays (plusieurs milliers par jour). Ouverture ou fermeture des frontières via la construction de murs de barbelés, les réponses politiques varient suivant les pays. Cependant, depuis quelques semaines, face à l'émotion suscitée par ces drames humains (naufrages de centaines de bateaux de fortune), les choses semblent commencer à réellement s'organiser, du moins dans certains pays européens.

Quotas par pays, demandes d'asile, réquisition de logements sociaux, accueil offert par des particuliers, camps de réfugiés, migrants économiques, tous ces mots font le quotidien des informations de ces dernières semaines... Que pensez-vous de la position de la France qui s'est engagée à accueillir 24 000 nouveaux réfugiés sur deux ans ? Que pensez-vous d'une manière générale de la "crise des réfugiés/migrants" actuelle ? Quelle est votre position vis-à-vis de l'accueil de ces personnes ?

Pour information, voici un article qui remet en perspective le nombre de réfugiés accueillis par pays et les quotas proposés par la Commission Européenne.

Merci à celles qui ont répondu au sondage, mais ce serait intéressant de développer un peu, non ?  

Déjà, je crois qu'il faut réaliser que les réfugiés dont on parle sont des gens qui ont les moyens de fuir leur pays en guerre : ce ne sont pas les populations les plus pauvres et les moins éduquées, ce sont les classes moyennes et élevées, des médecins, des professeurs, des avocats, etc. Les plus pauvres, lorsqu'ils trouvent les moyens de fuir, s'arrêtent dans les pays limitrophes, en particulier le Liban, où la situation humanitaire est catastrophique.

Ensuite, les gens dont on parle sont en majorité des réfugiés qui fuient la guerre (probablement temporairement, parce que leur vie, leur histoire, est dans leur pays), ce ne sont pas des migrants économiques qui viennent chercher un travail en France ou ailleurs en Europe (comme certains Français s'expatrient en Angleterre, en Australie ou aux Etats-Unis) pour s'y installer définitivement. D'où le fait qu'il y a un grand travail de "tri" opéré par les autorités pour distinguer les demandeurs d'asile de ceux qui viennent pour des raisons économiques.

Je copie ici les droits auxquels peuvent prétendre les réfugiés (issus de cet article) :

Pour les demandeurs d'asile (qui ont donc fait une demande officielle auprès de l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA) et qui sont en attente d'une décision concernant leur situation) :

- Logement : Un dispositif national d'accueil est prévu pour que ces personnes soient hébergées tout le temps du traitement de leur demande dans des centres d'accueil spécifiques. La difficulté vient du fait que ces centres d'accueil sont aujourd'hui saturés et qu'il faut donc faire appel à des hébergement d'urgence (hôtels en particulier) en attendant la création de places supplémentaires.

- Allocations :
--> Pour les réfugiés qui ne disposent pas encore d'une place en centre d'hébergement, l'Etat prévoit une Allocation temporaire d'attente d'un montant de 11,35€ par jour (en 2014), soit 340,50 € par mois.
--> Une fois le demandeur d'asile admis dans un centre d'hébergement, celui-ci peut demander une Allocation mensuelle de subsistance (AMS) d'un montant oscillant entre 91 et 718€ par mois en fonction de sa situation familiale (dépend en particulier du nombre d'enfants à charge).

Evidemment, ces deux allocations ne se cumulent pas (contrairement à ce qu'on a pu lire sur beaucoup de sites).

- Travail: Les demandeurs d'asile n'ont pas le droit de travailler sur le territoire français pendant un an. Au terme de ce délai, si la demande d'asile n'a toujours pas été validée par l'administration, les réfugiés peuvent tenter d'obtenir une autorisation de travail auprès du préfet du département où ils résident. Celui-ci peut leur refuser cette autorisation en invoquant la "situation de l'emploi" dans la région.

- Scolarité : Comme pour les autres enfants résidant en France, l'école est obligatoire de 6 à 16 ans pour les enfants de demandeurs d'asile. Il existe en particulier des classes spécifiques pour accueillir les enfants ne parlant pas français.

- Santé : Tout demandeur d’asile a accès au régime général d’assurance maladie au titre de la couverture maladie universelle (CMU). Ces droits sont ouverts dès la demande effectuée. Le droit à une couverture complémentaire intervient dans un délai d'un mois. Les demandeurs en situation d'urgence ou ne pouvant bénéficier de la CMU peuvent avoir accès à l’aide médicale d’État (AME).

Pour les réfugiés statutaires (ceux dont la demande d'asile a été acceptée, pour 3 mois renouvelables) :

Ce statut ouvre le droit à la délivrance d'une carte de résident renouvelable tous les 10 ans. Les réfugiés statutaires bénéficient d'un accès facilité à la nationalité française et le recours au regroupement familial leur est ouvert sans conditions de ressources ni de logement. Au titre de leurs devoirs, les réfugiés sont tenus de suivre une formation civique et linguistique avant de passer un bilan de compétences professionnelles.

- Droits sociaux : Dès l'obtention de la mention "reconnu réfugié", un réfugié politique bénéficie des mêmes droits sociaux que ceux des nationaux, à commencer par les prestations familiales.

- Logement : Les réfugiés les plus vulnérables peuvent accéder aux centres provisoires d’hébergement. Les autres peuvent effectuer une demande de logement social, bénéficier des aides au logement (APL) et peuvent faire jouer le droit opposable au logement.

- Travail: Une fois leur demande d'asile validée, les réfugiés peuvent librement accéder au marché du travail comme les Français. Les réfugiés de plus de 25 ans peuvent bénéficier du RSA sans condition de résidence de 5 ans en France.

24 000 réfugiés, ce n'est vraiment pas beaucoup ramené aux 36 000 communes de France et aux 64 millions de Français. Et clairement, le sujet est tellement sensible qu'il paraît assez évident que tout sera fait pour que l'accueil de ces réfugiés soit le mieux encadré possible. Il y a déjà beaucoup d'exemples de familles Syriennes arrivées il y a maintenant 2 ou 3 ans, au début de la guerre, et dont les parents médecins reprennent les cabinets désertés par les médecins français par exemple, dans de petits villages. Une des difficultés principales pour eux reste le fait qu'il n'y a pas d'équivalence entre certaines diplômes étrangers et les diplômes français.